Le 17 février 2010, jour où tout a changé

C'était il y a un an, tout pile. Un an que nous avons appris que Chouchou avait entamé un squattage intensif de mon ventre et même après son évacuation forcée, il reste des traces.

Et tout pendant nos essais, je m'étais fait des films sur l'annonce, sur la façon poétique que j'emprunterai pour annoncer à mon cher et tendre que j'avais pissé sur une bandelette j'étais enceinte. Je me voyais déjà lui offrir des petits chaussons, ou un pyjama, et je me voyais aussi tenir ma langue assez longtemps pour lui préparer la petite surprise. Naïve, va ! Alors bien sûr, il m'est arrivé de faire des tests négatifs, et de ne rien dire, mais réussir à me taire après avoir appris LA nouvelle qui allait changer notre vie... J'aurais dû savoir !

Bref, une semaine avant la fin présumée de mon cycle, nous partons au ski avec des amis. Moi qui prenais religieusement ma température tous les matins, je laisse tomber. Et on profite à 100% de nos vacances. Au programme, ski, gamelles, bons repas, bons vins, et surtout plein de bons moments entre amis. Puis, le weekend avant de rentrer, nous passons voir d'autres amis, qui me trouvent fatiguée. Je ne me formalise pas, après tout, après la semaine que nous venons de passer, c'est normal !

Une fois arrivés à la maison, je reprends mon rythme, et ressort mon thermomètre. Ma température, qui s'effondrait d'habitude au 22ème jour, reste haute. Pareil le lendemain. J'en parle à mon mari, qui me fait promettre de ne pas faire de test avant le weekend. on est mardi. Le lendemain, ma température est toujours très haute. Mon mari est sous la douche. Je prends un test et décide de le faire sans lui dire; s'il est positif, j'attendrai le weekend pour en refaire un avec lui. Je fais pipi sur la bandelette, attends, et en à peine 20 secondes, deux traits apparaissent. Je reste comme une imbécile sur les toilettes, le test à la main. Puis, je me dis que je ne peux pas attendre, par pour quelque chose d'aussi énorme.

Je rentre dans la salle de bains, sans trop savoir quoi lui dire. J'hésite à le faire poireauter. A peine il me regarde qu'il me demande ce qu'il se passe. "Il faut que je te montre quelque chose", et je lui mets le test dans la main. il le regarde, le tourne, le retourne et me dit : "Est-ce que c'est fiable ?" "Oui, mais j'en ferai un autre demain".

Puis, on s'assoit tous les deux sur le rebord de la baignoire, en répétant : "Oh, putain!".

Au travail, je passerai ma journée à fixer mon écran sans le voir, incapable de travailler.

Jusqu'à mon rendez-vous chez le médecin, je ferai trois autres tests, toujours aussi positifs.

Et ce que je trouve étrange, c'est que ce test qui, je le pensais, aller clôturer une aventure, n'était en réalité qu'un commencement...